Sorties ornithologiques

Le Groupe Ornithologique Normand (GONm) et Vélocité Avranches s’associent pour proposer chaque année une sortie à vélo à la recherche des oiseaux. Nos deux guides, Thierry et Luc, choisissent minutieusement un site propice à l’observation. Un circuit y est réalisé à vitesse réduite et ponctué de fréquents arrêts. C’est à chaque fois l’occasion de découvrir les mœurs et d’apprendre à reconnaître les oiseaux du bocage et de la baie du Mont-Saint-Michel.

Notons que le GONm organise chaque mois une sortie ornithologique autour d’Avranches, vous pouvez retrouver les comptes-rendus et le programme sur ce blog : http://gonmsmanche.blogspot.fr/

2018 : Pontorson

Le circuit, ponctué de fréquents arrêts, permettra à chacun de connaître les noms des oiseaux du bocage et des marais de Sougéal rencontrés tout en profitant des petites routes rurales. Le trajet d’une dizaine de km environ, se fera vitesse réduite. Apportez votre vélo et vos jumelles (dans une sacoche, pas autour du cou …). RDV au parking de la gare de Pontorson le dimanche 18 mars à 9h30. Gratuit.

2016 : le Val Saint Père

Aujourd’hui, nous étions 10 et nous étions bien chanceux ! Après les fortes pluies de la fin de la nuit, le temps s’est tenu toute la matinée. L’intérêt d’associer le vélo à l’ornithologie nous permet de passer en peu de temps d’un milieu à un autre.

Dans le bourg du Val Saint Père, les passereaux les plus fréquents chantent et nourrissent : étourneaux, merles, pinsons des arbres, rougegorge, grive draine se montrent tour à tour.

Hypolaïs polyglotte : un mâle chante.

Quelques minutes plus tard, dans une zone où les arbres sont plus espacés, un chant nerveux nous fait nous arrêter : nous sommes dans le territoire d’une hypolaïs polyglotte qui se montre au bout d’un long moment. Cette fauvette assez jaune est revenue d’Afrique depuis quelques semaines. Une mésange à longue queue passe, puis crie pour s’identifier.

Goélands argentés. Celui de droite est un jeune.

Au bord de la Sée ce sont les hirondelles de rivage qui retiennent longuement notre attention. Un groupe d’une bonne quinzaine chasse au-dessus de l’eau. Elles creusent des terriers dans l’à-pic de tangue sur le bord de la rivière. Ces terriers, proches les uns des autres, forment une colonie. Autour de la baie du Mont Saint Michel, quelques centaines de couples sont comptés chaque année. Mais à l’échelle de la Normandie on se rend compte que cet oiseau est relativement rare car son besoin de micro-falaises de terre ou de sable ne se rencontre pas partout. En dehors des fleuves et des estuaires, elle peut s’installer dans des carrières.
L’alouette chante en vol au-dessus de son territoire. L’herbu est fréquenté par les corvidés : choucas qui viennent d’Avranches où ils nichent, corneilles et corbeaux freux. Deux goélands argentés se reposent.

Sourcil blanc : le phragmite des joncs.

De chaque côté des bâtiments de l’aérodrome des roselières se sont développées ces dernières années. Une observation patiente nous permet d’entendre au moins 5 rousserolles effarvattes et d’en apercevoir une. Son chant ressemble à celui de l’hypolaïs mais il est plus calme. Un phragmite des joncs au sourcil blanc se montre deux fois. Le manège des pouillots véloces est intéressant : venant de deux territoires différents, nous les voyons venir dans la roselière et en repartir avec le bec plein : ils vont nourrir leurs poussins en utilisant la grande réserve d’insectes de la roselière. La recherche d’insectes doit être facile, car ils ne restent que peu de temps.

Plus difficile à voir, la gorgebleue à miroir était juste de l’autre côté des roseaux. Mais après avoir chanté, elle a disparu.

Corneilles noires.

Les prés-salés nous permettent de voir des ragondins (on nous en signale un albinos), des canards colvert, des aigrettes garzettes qui nichent à Tombelaine. Une bergeronnette printanière se tient sur une vieille meule de foin. Elles est très jaune, jusqu’au dessus de la tête. Il s’agit donc de la race flavéole.

Aigrette garzette avec sa fine huppe.
L’herbu est aussi fréquenté par le merle noir et de nombreux jeunes étourneaux reconnaissables à leur plumage brun terne et surtout à leur cri … insistant !

Quelques moineaux pendant le retour, à petite vitesse, et nous nous quittons juste avant une petite pluie.

Thierry Grandguillot

Flyersortieornitho2016

2015 : les polders bretons

Ce matin, plusieurs membres de Vélocité se sont donnés rendez-vous à Cherrueix pour la sortie paysages / histoire / ornithologie / cultures marines / état de la voie verte !
Il a fait relativement beau : pas de pluie, un peu de vent du sud.
Comme vous le verrez sur certaines photos, la voie verte est par endroit impraticable, à cause de la boue (marées et peut-être moutons). Sur l’une des photos, vous verrez qu’elle s’arrête d’un coup ! Dans les bourgs, on voit « itinéraire provisoire », parce que les raccordements entre les différentes parties ne sont pas faits. En fait, après le grand chantier qui a fait l’essentiel du travail, tout s’est arrêté alors que ce n’est pas fini. La plus grande déception vient de la partie construite directement sur l’herbu, qui a été très abîmée en un an seulement. Il faudra absolument éviter cela côté 50.
Et nous avons vu des oiseaux assez rares : les échasses blanches, aux très longues et fines pattes. Accouplements, adultes en train de couver …

Bref, une sortie sympa.

2014 : Pontorson et les marais du Couesnon

Comme chaque année, le Groupe Ornithologique Normand s’associe avec Vélocité d’Avranches pour une sortie commune. Nous avons prévu cette fois de faire le tour des marais du Couësnon en passant par Antrain. Notre petit groupe, formé de 20 cyclistes, emporte deux lunettes d’observation.

Les marais de Sougéal sont un complément très utile au complexe écologique de la baie du Mont Saint Michel, car de nombreux oiseaux passent selon leurs besoin de la partie marine à la partie eau douce de cet ensemble. De plus, la gestion des eaux permet de conserver en fin d’hiver et pendant une partie du printemps une partie inondée sur une faible profondeur. C’est très profitable aux canards migrateurs qui trouvent ici de la nourriture (des plantes aquatiques, de l’herbe) et la sécurité, car l’horizon dégagé permet de repérer les éventuels dangers.

La météo, dès le départ de Pontorson, nous impose des averses, du vent et des moments plus calmes : les giboulées de mars … A vélo, c’est très gênant. Dès notre premier arrêt, nous nous réfugions dans le nouvel observatoire et nous profitons d’un moment de soleil pour observer des cygnes tuberculés, des grandes aigrettes qui sont beaucoup plus rares que les aigrettes garzettes observées l’an dernier, des tadornes qui fréquentent principalement la baie et 4 espèces de canards.

  Le canard colvert, le plus courant habituellement, est largement surpassé en nombre par les canards migrateurs qui font une pause dans les marais de Sougéal. Le canard pilet est aujourd’hui le plus courant. On reconnaît le mâle à son long cou portant une fine bande blanche et à sa longue queue effilée. Sa femelle est brune, avec un cou et une queue légèrement plus courts. Le canard souchet a beaucoup de blanc au flanc, contrastant avec la tête et le cou verts, presque noirs. Son bec très large, en forme de spatule, lui permet de filtrer dans l’eau les petites plantes et animalcules aquatiques. Le canard siffleur présente une tête arrondie, brune, avec une raie dorée au sommet.

  Deux hirondelles rustiques passent plusieurs fois devant nous. Au tout début du printemps, elles fréquentent les zones humides car c’est là qu’elles trouvent les premiers insectes volants qui sont leur nourriture exclusive.

Nous reprenons les vélos sous une nouvelle petite pluie. A l’arrêt suivant, nous avons encore de bonnes conditions pour revoir ces espèces et quelques nouvelles.

Des grands cormorans nagent, pêchent et se sèchent sur des poteaux. Les adultes sont entièrement noirs, un jeune au ventre blanc est visible. Quelques foulques macroules au bec et front blancs nagent devant eux. Des hérons cendrés arpentent les eaux peu profondes, nous pouvons même en comparer avec deux aigrettes garzettes, plus  petites, au long bec fin et noir. Parmi les canards, la sarcelle d’été dont le mâle arbore un large sourcil blanc voisine une sarcelle d’hiver à la tête foncée. Les sarcelles sont des canards de petite taille.

  Pendant qu’une alouette des champs chante, deux grèbes castagneux et un grèbe huppé nagent et pêchent dans les eaux libres.

Dans une petite parcelle entourée de clôture (un « exclos » pour préserver une zone de la dent des vaches en été) un couple de cygnes tuberculés a construit un nid, l’un des adultes semble couver.
Avant de repartir, deux oies cendrées passent en vol au-dessus du château du Guépéroux, près d’Aucey, de l’autre côté du Couësnon. Voir ce grand oiseau dans la nature procure toujours beaucoup de plaisir !

Nous repartons finalement vers Pontorson sans terminer la boucle prévue, car le temps médiocre et les arrêts prolongés ne nous permettent pas de rouler rapidement.

Thierry Grandguillot

2013 : entre Saint-Léonard et Genêts

Pour notre sortie annuelle réalisée en commun avec le GONm, le beau temps est enfin arrivé, franc et lumineux. Nous étions 26 participants à vélo. Le parcours proposé (14 km) a été fait à petite vitesse, avec de nombreux arrêts. Nous nous sommes intéressés à deux milieux principaux : les herbus et le bocage.

   En nous dirigeant par petites étapes de Saint-Léonard à Genêts nous avons vu sur les herbus des hirondelles rustiques en chasse, des étourneaux qui se perchaient parfois sur le dos des moutons, deux faucons crécerelles. Un épervier furtif passe très près de nous. Tous ces oiseaux utilisent ce milieu pour se nourrir, mais nichent en retrait de la côte.
Un héron gardeboeufs, tout blanc, reconnaissable à son bec assez court et jaune ; des aigrettes garzettes, toutes blanches, reconnaissables à leur bec allongé, fin et noir. De notre poste d’observation, il était possible de voir sur l’îlot de Tombelaine ces mêmes oiseaux s’installer sur les buissons. Reconnaître un oiseau à 4 km, c’est possible ! Toujours sur l’herbu, des tadornes de Belon se nourrissent (sur la photo, le mâle est en haut, la femelle est en bas), ainsi que quelques courlis. Ces derniers sont en migration, ils s’arrêtent ici pour faire une étape de ravitaillement avant de poursuivre leur route. L’alouette des champs est ici chez elle, nous l’entendons souvent chanter.

   Dans le bourg de Saint Léonard, des hirondelles de fenêtre retapent un nid de l’an dernier en apportant dans leur bec, une par une, des boulettes de tangue avec lesquelles elles maçonnent une paroi solide. Lorsque le nid sera terminé, il ne restera plus qu’une étroite ouverture, réduisant le risque de se faire chiper le logement par une autre espèce. Le moineau apprécie ces cavités toutes faites. A proximité, l’accenteur, le verdier, l’étourneau chantent.

   Dans le bocage, les nids de pie sont faciles à voir, avant que les feuilles ne poussent. Cette année, ils sont placés haut, c’est un signe indiscutable que nous aurons une météo agréable tout le printemps ! Les chanteurs sont nombreux : merle noir, grive musicienne, pouillot véloce (tsip – tsiep – tsip – tsiep), quelques pouillots fitis de passage, hirondelles, pipits farlouse. Ceux-ci nous ont montré, après que nous ayons gravi une belle côte, leur vol chanté, « en cloche ». Nous nous sommes arrêtés au centre d’un triangle de trois territoires, les pipits volent autour de nous.
En fin de parcours, le vent fort venant du sud nous gêne un peu au Grouin du Sud. Un goéland marin, calme, passe devant nous. C’est le plus grand de la famille, 20 couples environ nichent à Tombelaine. Plus courants, des goélands argentés et des mouettes rieuses. Au loin, des tadornes et des courlis se nourrissent sur l’estran.

O F 13 avril 2013