Rétrospective 2015 de l’action de Vélocité pour un accès vélo au Mont-Saint-Michel permanent.

L’année 2015, fut une année riche en bouleversement pour Vélocité dans son combat pour permettre un accès permanent au Mont-Saint-Michel aux vélos. Voici un rappel des événements.

Devant le caractère manifestement disproportionné de l’interdiction des vélos en haute saison, Vélocité dépose en janvier devant le tribunal administratif de Caen un recours en annulation contre le nouvel arrêté. L’association, qui se serait volontiers abstenue d’une telle démarche, y est contrainte par l’obstination des représentants de l’Etat. En effet, comme le démontre cette chronologie, Vélocité et ses partenaires des ligues de cyclotourisme, cherchant à éviter la voie judiciaire, ont toujours privilégié un esprit de dialogue.

Le 1er mai 2015, jour de l’entrée en vigueur de l’arrêté contesté, Vélocité a organisé une distribution de tracts d’information à l’entrée du Mont-Saint-Michel et a pu constater à nouveau, en dialoguant avec les visiteurs, français comme étrangers, que cette interdiction est jugée comme non seulement absurde, mais aussi comme en complète incohérence avec les ambitions officiellement affichées en faveur de la « transition écologique ». Ce même jour, une pétition est mise en ligne sur le site change.org et Vélocité ouvre son propre site internet (velociteavranches.org). Le dialogue se poursuit avec les élus locaux, particulièrement sensibles à l’impact négatif de cette politique « anti-vélo » sur l’image de la région, et donc sur l’industrie du tourisme. Le 9 mai, une visite sur site suivie d’un point presse a été organisée avec le juriste qui a rédigé le recours administratif. Le 28 mai, nous rencontrons Laurent Beauvais, président de région, au siège du Conseil régional, à Caen, en présence de Patrick Morel, directeur du Syndicat mixte. Pour Laurent Beauvais, le « dossier vélo » est un « problème » qui a pour cause une gouvernance défaillante du projet du rétablissement du caractère maritime du Mont. Un compromis pourrait être trouvé avec une restriction de l’accès des vélos réduite aux seuls mois de juillet et août.

Le 2 juin, réunion avec Xavier Bailly, administrateur de l’abbaye du Mont, pour discuter notamment de la possibilité d’installer des stationnements vélo au Mont. Xavier Bailly est favorable à l’installation d’arceaux vélos au pied des remparts, du côté de la tour Gabriel (face sud-ouest du Mont). Nous partageons pleinement cette option qui ne doit pas être toutefois exclusive d’un espace de stationnement vélo au niveau de la montée des Fanils. Le 11 juin, nous rencontrons à Granville Jean-Marc Julienne (CD 50) et Benjamin Tétard, directeur de Manche tourisme, qui se montrent d’emblée en accord avec notre demande de limiter les restrictions vélos du Mont aux mois de juillet et d’août. Venant traduire cette convergence de vue, nous avons reçu rapidement un courrier officiel, signé par Philippe Bas, président du Conseil départemental, précisant qu’il est favorable à une restriction de l’accessibilité vélo du Mont à la seule saison estivale.

La mobilisation de la 6e Convergence vélo au Mont-Saint-Michel du 14 juin 2015, rassemblant plus de 700 usagers du vélo, a témoigné de nouveau de l’incompréhension de nos concitoyens sur les fortes restrictions qui touchent l’accessibilité vélo du Mont-Saint-Michel.

Le 16 octobre 2015, deux représentants de Vélocité se sont rendus à la soirée officielle d’inauguration du RCM et ont interrogé M. Carsten Rasmussen, représentant de la Commission européenne, sur la question de l’accessibilité des vélos au Mont. Visiblement pas au courant de la situation, M. Rasmussen s’est dit prêt à étudier le dossier. Dans la foulée, le 20 octobre, Vélocité a mis en place une grande banderole revendicative « Pour le vélo 24h/24 » sur la façade d’une des maisons du Mont-Saint-Michel.

Le 31 octobre 2015, deux représentants de Vélocité ont été reçu pendant près d’une heure, en sous-préfecture d’Avranches, par David Zivie, conseiller chargé du patrimoine et de l’architecture au ministère de la Culture. M. Zivie ne s’est pas prononcé sur la question des restrictions d’horaires pour les vélos, qui il est vrai ne relève pas directement de la compétence de son ministère. Concernant le stationnement des vélos au Mont, il a estimé que la situation peut évoluer et il a proposé d’organiser une réunion sur ce sujet avec toutes les personnes concernées (DRAC, Architecte des Bâtiments de France, Administrateur de l’Abbaye, etc + Vélocité), pour voir si une trentaine d’arceaux vélo pourraient être installés vers la tour Gabrielle. Il a suggéré que le Comité pour le maintien de l’accessibilité vélo au Mont-Saint-Michel soit désormais organisé sous la responsabilité de la Préfecture et que sa composition soit élargie à toutes les instances concernées de près ou de loin par la question du vélo. Pour sa part, Vélocité a insisté sur l’urgence d’avancer sur ces questions, car, d’une part, le départ du Tour de France 2016 va focaliser l’attention sur le Mont et sur la maigre place qu’on y accorde aux vélos et, d’autre part, on peut s’attendre à un développement très rapide de la pratique vélo avec l’arrivée de la voie verte bretonne et de l’itinéraire Véloscénie.

Apprenant que le département de la Manche a lancé un appel à projet dans le but de « célébrer » le Tour de France dans le département, Vélocité envoie le 17 novembre sa « contribution », intitulée « En 2016, le Mont-Saint-Michel souhaite la bienvenue en Normandie aux cyclistes du monde entier », en proposant que l’année 2016 soit celle où l’accessibilité vélo du Mont sera entière, sans aucune restriction ! L’idée est juste de mettre à profit cet appel à projet pour pointer la contradiction entre le tapis rouge qu’on déroule devant le peloton et le sort réservé aux quelques milliers d’usagers du vélo qui viennent chaque année au Mont.

Le 2 décembre 2015, le Tribunal administratif de Caen a rejeté le recours de Vélocité et a condamné l’association à verser à la commune du Mont-Saint-Michel la somme de 1500€ au titre des frais d’instance, montant exorbitant pour une petite association non-subventionnée qui voit ainsi son existence même menacée. Malgré tout, mi-décembre, le conseil d’administration de Vélocité a approuvé le principe de faire appel de cette décision auprès de la Cour d’appel administrative de Nantes, si sa trésorerie le permettait. Parallèlement, un appel a été lancé aux adhérents et sympathisants : un formulaire d’adhésion et de don a été mis en ligne sur le site de l’association via la plateforme HelloAsso :

Adhérer en ligneAujourd’hui, place à 2016. Dès mercredi prochain, le 13 janvier à 20h30 à la salle Ernest Lenoël, Vélocité organise son assemblée générale pour laquelle tout le monde est le bienvenue.